
COLETTE.
De ma fenêtre.
Paris Aux Armes de France 1942
in-8, broché, couverture rempliée, 148 pp. Edition originale ornée d'un portrait-frontispice en héliogravure par Daragnès. Un des 325 exemplaires numérotés sur Arches, tirage de tête.Un temps replié à Aurillac, Le Petit parisien regagne Paris dès le début du mois doctobre 1940. Colette, qui na pas résisté à un été dans le « tombeau verdoyant » de Curemonte, a retrouvé le Palais-Royal et, soucieuse de gagner sa « croûte », propose dy donner une chronique hebdomadaire sous le titre « Les choses qui ne regardent pas les femmes ». Sappuyant sur un lectorat féminin fidèle, conquis au fur et à mesure des années et au gré de rubriques aux titres évocateurs (« LOpinion dune femme », « Une femme parmi les autres », etc.), Colette entend renouer les liens avec celles qui « dès longtemps, mont fait lamitié, la confiance de me consulter » : « Si vous le trouvez bon, mes chères femmes, je vous donne à cette place un rendez-vous. Je trouverai à vous parler de la joie des vétérans qui reprennent du service, et parfois je tâcherai de vous faire partager un autre plaisir : celui que nous éprouvons à traiter de ce que les hommes nomment fort improprement, les « choses qui ne regardent pas les femmes ». » Elle rassemble lessentiel de ces textes dans De ma fenêtre, réédité deux ans plus tard sous le titre Paris de ma fenêtre. Elle y impose limage de « celle qui rassure » et qui ayant traversé une guerre est à même de livrer à ses lectrices des « recettes » pour faire face aux épreuves du quotidien : le froid et les restrictions. Cest aussi pour lécrivaine, suivant une pente qui lui est familière, loccasion de retrouver ses souvenirs denfance, à moins que son attention ne soit requise par lactualité dune pièce de théâtre, par les cris des enfants quelle observe sans complaisance depuis sa fenêtre ou bien encore par la vue de Mitsou, chatte du Palais-Royal
Si on a pu reprocher à Colette une certaine myopie par rapport aux grands événements de lHistoire, ses textes au plus près du quotidien des Parisiens pendant les années grises de lOccupation y gagnent une valeur de témoignage irremplaçable.« Paris de ma fenêtre reste un témoignage historique des souffrances des Parisiens. Il incite ceux qui ont connu cette période à se souvenir et, les plus jeunes, à apprendre. Cest en quelque sorte le mémorial dun temps cruel qui navait guère la consolation de lhéroïsme. » (Alain Brunet)(Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
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