Réunion de 8 lettres autographes signées adressées à Madeleine Chapsal et 2 lettres à Jean-Jacques Servan-Schreiber

17 pages in-4 ou in-8, deux enveloppes conservées, 1956-1960. Émouvante correspondance, pleine de tendresse, où l’auteur évoque le deuil de son père en réponse à la sollicitude de sa correspondante : "Je ne vous ai pas encore remercié des paroles bonnes, précieuses, que vous m’avez écrites, et qui continuaient toutes vos prévenances pour moi pendant les journées d’Eymoutiers" (20.10.1956). De fait, leurs entrevues les rapprochent, au point que l’auteur de Phénoménologie de la perception écrit, une fois passé le climax : ... "je ne comprendrais jamais comment vous pensez et sentez, votre ardeur et votre manière de tout glacer, votre tendresse lointaine. Ou plutôt : je peux, d’après moi-même, imaginer tout cela ; ce que je ne comprends pas, c’est que la mer n’efface pas tous ces châteaux de sable." (2.7.1959). L’année suivante, "allant à Lascaux, j’ai longuement pensé à nos randonnées autour d’Eymoutiers, et je mets à la fin de ce mot un peu de l’amitié qu’il y avait dans cette remémoration" (24.5.1960). Dans ces lettres, il est aussi question de philosophie et de littérature lorsque à réception des Écrivains en personne, il parle de "l’interview de Sartre et celle de Simone de Beauvoir, l’un et l’autre extrêmement intéressants. Ils disent là des choses qu’ils n’ont pas dites dans leurs écrits, que vous avez réussi à faire surgir, - et on les sent réfléchir comme dans les meilleures conversations avec eux, alors que leurs livres sont terriblement concluants, conclusifs" (19.4.1960). On joint deux belles photographies de Merleau-Ponty par Madeleine Chapsal dans le jardin de sa maison d’Eymoutiers, dont l’une en sa compagnie prise à l’aide d’un retardateur (tirages argentiques d'époque avec légendes manuscrites au dos, 17, 9 x 12, 9 cm et 18.4 x 24 cm).