
COLETTE.
La paix chez les bêtes.
Paris Georges Crès & Cie, nouvelle collection "Les Proses" 1916
in-12, broché, bradel demi-maroquin chocolat à fines bandes, dos lisse, plat de papier marbré reprographié, doublures et gardes de papier vert anis, tête dorée, non rogné, couvertures conservées (Honnelaître), VII+242 pp. Edition originale ornée d'un frontispice de Steinlen. Un des quelques exemplaires imprimés pour l'auteur, celui-ci portant le n°XLVII, sur papier vert anis, avec un envoi autographe signé "Colette de Jouvenel" au scénariste et réalisateur Jacques Bousquet : "en souvenir de la visite qu'il fit en 1915 à une bienheureuse captive de Verdun. Et en témoignage de ma vieille amitié". Très bel exemplaire.Premier ouvrage (sur trois) de Colette publié pendant la Première Guerre mondiale. Il est composé de 33 textes, dont certains sont repris de Prrou, Poucette et quelques autres et des Vrilles de la vigne. Les autres avaient été publiés dans la presse, pour lessentiel avant-guerre dans Le Matin, mais aussi dans Les Humoristes et la revue Akademos. Colette invite ainsi ses lecteurs, selon ses propres termes, « comme dans un enclos où "il ny ait pas la guerre" ». Avec ces textes elle amorce également un tournant dans sa façon daborder le « mystère animal », renonçant définitivement à lanthropomorphisme des premiers dialogues de bêtes en faveur dune vision plus radicale de laltérité animale, pour « rouvrir un paradis terrestre que la civilisation avait fermé ». Une exploration quelle prolongera avec bonheur dans un recueil ultérieur comme Prisons et Paradis (1932) ou dans La Chatte (1933). Le destinataire de lenvoi, Jacques Bousquet, était le collaborateur de lillustrateur Rip et lauteur de nombreuses pièces de théâtre. Colette fait allusion dans sa dédicace à ses séjours de clandestine à Verdun. Bravant linterdiction faite aux femmes de se rendre sur le Front, Colette avait décidé de rejoindre son mari, Henry de Jouvenel, à Verdun, où, sous le nom dAnna Godé, elle séjourna à plusieurs reprises en 1914 et 1915, hébergée par le couple Lamarque, 15 bis rue dAnthouard. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, elle se souviendra dans un article intitulé « Jai connu Albert Lebrun pendant la guerre à Verdun », publié dans Paris-Soir le 27 mars 1930, dy avoir vu « Charles Humbert, Jacques Bousquet, Me Moro-Giafferri, Henry de Jouvenel, Albert Lebrun, Léon Abrami » qui « trouvaient un feu de charbon, lamitié, la table mise, un menu où le buf de lIntendance rencontrait un fastueux panier de truffes envoyées par Anatole de Monzie, des chocolats et du beurre frais venus avec moi de Paris, un dessert explosif, chargé dune grêle de dragées, inventé par le confiseur local Bracquier, et baptisé « bombe de Verdun ». » (Colette journaliste, Libretto, p. 317).Malgré la mention du numéro XLVII le tirage sur papier de couleur (bleu ou vert) est inconnu des bibliographes. Seulement trois exemplaires de ce tirage ont pu être recensés. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
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