GIDE (André). | L'affaire Redureau. Suivi de Faits divers. Documents réunis par...

GIDE (André).

L'affaire Redureau. Suivi de Faits divers. Documents réunis par...

Paris Gallimard, coll. "Ne jugez pas" 1930

in-12, broché, 222 pp. Édition originale [Naville 287]. Un des 330 exemplaires de tête numérotés sur vergé de Montval.Volume inaugural de cette collection au nom évangélique dont Gide définit le but en préface : rassembler le plus de renseignements sur des affaires criminelles, en occultant toute préoccupation littéraire ou émotionnelle, pour se concentrer sur les faits et enquêter sur les régions inexplorées de l’âme humaine. C’est finalement le seul titre paru, avec La Séquestrée de Poitiers imprimée quelques jours plus tôt. A la même époque, en 1928, Gaston Gallimard avait fondé la revue hebdomadaire Détective, consacrée aussi aux faits divers, mais dans une veine totalement différente, privilégiant le sensationnel, le sordide, le suspens, à grandes renforts de publicités. Les buts et moyens de Gide sont à l’opposé : il s’agit pour lui de rendre ses lettres de noblesse à l’étude des faits divers, en les présentant objectivement, non pour émouvoir ou choquer, mais pour exposer sans passion la complexité de la nature humaine, ce que l’on cache, pour rechercher l’« homme nu » selon l’expression à venir de Simenon. L’affaire Redureau est un exemple parfait d’une histoire criminelle hors norme. A l’époque, elle inspira cette une du journal La Presse : « Un bandit de quinze ans égorge une famille. Sept morts : effroyables révélations. L’enquête ». L’affaire est aussi terrifiante qu’incompréhensible : le 30 septembre 1913, un valet de ferme de 15 ans, sans antécédent judiciaire ni de violence, a tué sauvagement, avec une serpe, aux environs de Nantes, sept des membres de la famille Mabit chez qui il travaillait, dont des enfants et une jeune femme enceinte, parce qu’il aurait mal supporté une réflexion de son patron. Au-delà de l’horreur des crimes, ce qui troubla fut l’impassibilité, l’indifférence de Marcel qui reconnut spontanément les faits sans exprimer le moindre remords. Condamné à 20 ans d’emprisonnement en colonie correctionnelle, Marcel mourut de la tuberculose à 18 ans. La seconde partie du volume est consacrée à des faits divers, tantôt dramatiques, tel le suicide d’un collégien en plein cours (épisode repris dans Les Faux-Monnayeurs), tantôt burlesques, comme le cas de ce couple d’aveugles dont le mari demande le divorce après plusieurs années de bonheur quand il découvre que sa femme est plus âgée qu’elle ne l’a dit et moins belle...
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