Le Roman.

in-12, broché, non coupé, 136 pp. Édition originale. Un des 100 exemplaires de tête numérotés sur vergé d'Arches. En belle condition.D'une conférence et d'un article de presse, Mauriac a tiré un essai qui vise à définir, en pleine crise du roman, une esthétique personnelle et se double d'un plaidoyer pro domo pour répondre à l'accusation de noirceur dont étaient taxés ses personnages. Peu attiré par le récit d'aventures ni par une ouverture au domaine de la fantaisie ou du songe, il préfère, à la suite de Gide et de Proust, s'engager « sur des terres maudites », malgré la mise en garde de Maritain. Plus proche de Dostoïevski que de Balzac, il se dit passionné par la peinture des « chaos vivants », pourvu que la foi en un monde différent, fondé sur des valeurs morales, reste sensible dans cette peinture. Au critique de La Croix qui lui avait dénié le titre de « maître du renouveau catholique », il répond par ce principe : « ne pas exciter les convoitises de la chair, mais se garder aussi de falsifier la vie ».