COLETTE. | Trait pour trait. - Journal intermittent. - La fleur de l'âge.

COLETTE.

Trait pour trait. - Journal intermittent. - La fleur de l'âge.

Paris Le Fleuron 1949

3 vol. in-8, brochés, couvertures rempliées, 127, 91 et 95 pp. Éditions originales imprimées par Daragnès à uniquement 480 exemplaires numérotés sur un élégant vélin bleuté d'Arches. Chaque volume comprend un envoi autographe signé de Colette à Nathalie Gallimard, "sous la condition expresse qu'elle restera - 'trait pour trait' - toujours pareille à elle-même"; "à qui le bleu céleste est une parure de plus (pour les banalités je ne crains personne !)"; "[La fleur de l'âge], apportez-la moi sur votre joue, que je la baise !" On joint au premier volume le carton d'invitation au vernissage de l'exposition Vertès à la Galerie de l'Elysée (mars 1938) avec un texte de Colette qui est repris dans ce recueil. Exemplaires en parfaite condition réunis sous étui.Quoi que l’on puisse penser de la composition des recueils de textes courts qui forment l’essentiel de l’œuvre et sans doute sa part la plus précieuse, elle témoignait le plus souvent d’un souci d’unité de thème, parfois de dates, et de genre presque toujours. Dans les trois recueils qui paraissent au Fleuron, la maison d’édition créée par Maurice Goudeket, Trait pour trait, Journal intermittent et La Fleur de l’âge, la patte de l’éditeur devenu conseiller littéraire se fait sentir. Si Trait pour trait s’impose par une relative unité thématique en rassemblant, sous ce joli titre, des portraits d’écrivains (Anna de Noailles, Marcel Proust, Georges Courteline, Léon-Paul Fargue), de comédiennes et de chanteuses (Sarah Bernhardt, Emma Calvé), d'un musicien (Claude Debussy), d’amis peintres (André Dignimont, Marcel Vertès, Luc-Albert Moreau, Camoin) et l’évocation d’un personnage sorti de La Comédie humaine (Mme de Marneffe), les deux autres ouvrages réunissent pêle-mêle des chroniques et contes – mélange auquel Colette s’était toujours refusé -, des textes publicitaires et des préfaces qui étaient restés inédits. En ce début des années 50, alors que la source vive de la création semble s’amenuiser, Maurice Goudeket décide « de faire de Colette un auteur pour édition de luxe, un auteur rare, dont on recherchera les textes, un auteur pour lequel les amateurs seront prêts à dépenser. » (Claude Pichois et Alain Brunet)En témoignent ces trois volumes tirés à 480 exemplaires (450 exemplaires sur vélin bleuté et 30 exemplaires numérotés en chiffres romains réservés à l’auteur), destinés à un public choisi et dont l’impression fut confiée au délicat et virtuose Jean-Gabriel Daragnès, aisément identifiable derrière la mention « sur mes presses à Montmartre » (ses presses étaient situées avenue Junot) et sa marque au « Cœur fleuri » dont la devise, « Insita cruce / cor floret », était empruntée à la légende de Tristan et Iseult par laquelle il avait débuté son travail de graveur. Ce fut d'ailleurs l’une des dernières productions du typographe décédé le 25 juillet 1950.L’objectif de Maurice Goudeket était doublement commercial, car dès le départ ces publications bibliophiliques étaient aussi destinées à enrichir les Œuvres complètes en cours d'édition où leur composition serait encore modifiée. Bien que « le meilleur ami » ait souhaité – on le comprend – justifier l’édition de ces textes « disparates jouant l’un sur l’autre et se consolidant » (Près de Colette), le lecteur contemporain goûtera, sans souci d’une artificielle cohérence, les effets d’harmonie et d’échos que ces textes entretiennent avec le reste de l’œuvre, confirmant cette composition symphonique ou rhapsodique à laquelle l’écrivain semble avoir toujours aspiré.Ensemble dédicacé à Nathalie Gallimard où l’on peut voir que si Colette avait renoncé à des œuvres de longue haleine, son sens de la formule et de la dédicace étaient intacts. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)

Illustrateur(s) : DARAGNES

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