COLETTE.

Sido ou les points cardinaux.

Paris Kra, coll. "Femmes" 1929

in-8, broché, couverture rempliée, non coupé, 75 pp. Édition originale tirée à 825 exemplaires, celui-ci numéroté sur vélin de Rives.Dernier volume du triptyque maternel.Après deux fugitives apparitions dans des articles de 1909 et 1911, où elle n’est pas encore désignée par son nom, Sido fait son entrée dans l’œuvre en 1922, dans La Maison de Claudine. Circonstances personnelles, approche de la cinquantaine, volonté de renouvellement des sources d’inspiration de l’œuvre, c’est dans le récit de ses souvenirs d’enfance et dans un dialogue posthume avec sa mère, que Colette, désormais, va se réinventer. S’il fallut à Colette près de dix ans pour parler de Sido après son décès en 1912, il lui faudra encore du temps pour aborder frontalement ce personnage aussi extraordinaire que complexe. Diffractée en plusieurs textes courts dans La Maison de Claudine, disséminée dans la fiction provençale de La Naissance du jour à travers une sélection de quelques lettres, elle devient dans cet ultime ouvrage, le sujet principal de l’œuvre, et, le personnage principal de toute une vie.D’abord publié en deux livraisons dans la Revue hebdomadaire, les 22 et 29 juin 1929, le texte est repris le mois suivant par Kra dans une luxueuse plaquette de la collection « Femmes », probablement vendue par souscription. Dans ce court texte à la composition assez souple, le personnage de Sido connaît son ultime métamorphose. Femme libre, indépendante et généreuse, libre penseuse un brin provocatrice, provinciale par goût et par orgueil, son personnage, évoqué dans le cadre édénique du jardin de Saint-Sauveur-en-Puisaye, « au centre de l’imaginaire étoile à huit branches », s’enrichit au fur et à mesure des anecdotes pour prendre des allures de déesse-mère qui commande aux éléments, détentrice d’un savoir terrien ancestral qui lui permet, seule, de déchiffrer les signes incompréhensibles au « commun des mortels ». A la fois devineresse et enchanteresse. Un peu sorcière.Retournant aux sources de sa personnalité et d’une vocation qui refusa toujours de dire son nom, Colette trouve en Sido celle qui sera désormais son modèle.Par sa beauté stylistique, par la vibration essentielle qui émane du texte comme du cœur palpitant de l’œuvre, Sido, est, sans contredit, un des plus beaux monuments littéraires élevé à la gloire d’une mère. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
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