COLETTE. | Le Pur et l'impur.

COLETTE.

Le Pur et l'impur.

Paris Aux Armes de France 1941

in-8, broché, couverture rempliée, non coupé, 200 pp. Édition définitive de "Ces plaisirs..." paru en 1932, ornée d'un beau portrait gravé à l'eau-forte par Jean Cocteau et tiré par Daragnès. Un des 550 exemplaires numérotés sur Arches, tirage de tête.Nouvelle édition de Ces plaisirs… paru en 1932 avec « des modifications et des additions assez importantes pour que la présente édition puisse être considérée comme en partie originale » (avertissement de l’éditeur). Près de dix ans après la publication de Ces plaisirs…, Colette revient sur un texte qui lui tenait à cœur (voir n°36) où elle abordait, sans fards et sans jugements, diverses formes de la sexualité masculine et féminine et notamment l’homosexualité féminine. Elle remanie le portrait de Renée Vivien, développe l’évocation des lesbiennes aristocratiques, ajoute au portrait de « La Chevalière » des détails biographiques, réécrit les dernières pages et peut enfin imposer le titre qu’elle avait toujours souhaité, Le Pur et l’Impur, auquel elle avait dû renoncer en 1932. Son nouvel éditeur semble plus arrangeant et prêt à satisfaire à toutes ses demandes…Il faut dire que c’est une aubaine pour Louis Thomas d’avoir réussi à signer un contrat avec Colette. L’homme est peu fréquentable. Antisémite et collaborateur notoire, il avait activement participé à l’aryanisation des éditions Calmann-Lévy, suite au décret du 18 octobre 1940, et était devenu à partir du mois de mars 1941 le directeur de la célèbre maison d’édition qu’il tente de rebaptiser « Aux armes de France ». Finalement écarté de la direction après à peine six mois en fonction, il avait créé sa propre maison d’édition reprenant l’enseigne et obtenant des autorités allemandes de conserver les contrats qu’il avait signés lors de son bref passage à la tête de Calmann-Lévy, au premier rang desquels ceux de Colette.Que savait-elle au juste ? Nous l’ignorons. Les frères Ferenczi avaient dû quitter Paris et elle avait cédé aux avances de Fayard. Les éditions « Aux Armes de France » étaient pour elle un nouveau débouché possible pour pallier les départs successifs de ses éditeurs. Elle y publia trois volumes : Mes Cahiers (1941), qui reprend l’essentiel des textes publiés dans les Cahiers Colette en 1935 et 1936, Le Pur et l’Impur, qui est une réédition du texte de 1932 et De ma fenêtre (1942), seul volume de textes inédits, mais dont le dépôt légal ne fut fait qu’en avril 1944 alors que le même texte paraissait en Suisse aux éditions du Milieu du Monde sous un titre un peu différent, Paris, de ma fenêtre. Si l’on excepte ce dernier, dont la parution semble avoir été volontairement retardée, les deux autres sont le résultat de contrats signés alors que Louis Thomas était directeur de Calmann-Lévy et sont des reprises de textes déjà publiés avant-guerre. Ceci, bien sûr, ne dédouane pas entièrement Colette. On pourra tout de même s’étonner de voir paraître sous la direction de Louis Thomas un texte comme Le Pur et l’Impur où était célébrée une liberté de mœurs dont la rhétorique collaborationniste faisait la cause même de la décadence de la France… Celui-ci avait-il seulement lu l’ouvrage ? On peut raisonnablement en douter… et en sourire.Très beau portrait de Colette par Jean Cocteau, gravé à l’eau-forte, en frontispice. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)

Illustrateur(s) : DARAGNES

  • 250 €
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