MICHAËLIS (E.).

Touche à tout (utile à tous). 1934-1935. - Le triomphe de la vie familiale. Roman populaire, national et social. 1938-1941.

Chez l'auteur 1935- 1941

2 vol. in-4, brochés, sous couvertures artisanales de papier kraft avec titre manuscrit, 87 + (I) et (II) + 83 feuillets. Ces deux tapuscrits inédits, enrichis de nombreux ajouts autographes, sont signés "E. Michaëlis", probable pseudonyme à propos duquel nous n'avons trouvé aucun renseignement. Proche des ligues d'extrême droite qui participèrent au 6 février 1934, l'auteur appartient à la bourgeoisie catholique française et semble avoir été membre du Parti populaire français de Doriot dont il démissionna après le congrès de Clichy en mai 1937. La mise en perspective de ces deux tapuscrits témoigne de sa radicalisation, du nationalisme antiparlementaire à la collaboration antisémite.Elaboré en 1934 et 1935, le premier tapuscrit propose un ensemble de réformes sociétales inspirées, selon la préface, par un "Vrai et Pur Socialisme National". Ce programme, sous-titré "Patrie, moralité, travail, épargne, famille", vise d'abord et avant tout à chasser les francs-maçons du pouvoir. Il milite aussi, de manière insistante, en faveur du mariage des prêtres et du "droit de vote familial". Le texte est augmenté d'une seconde conclusion manuscrite, rédigée au lendemain des élections de 1936 pour constater la victoire de la "dictature rouge du Front Populaire" à laquelle l'auteur semble laisser sa chance avant de noter, quelques années plus tard : "à cette époque l'auteur ne connaissait pas encore le plan de domination du monde par les Juifs".De fait, le second tapuscrit, rédigé en 1938, prend la forme d'un roman familial qui développe les mêmes thèses, mais en assignant aux Juifs la responsabilité de leur échec : une saga de la bourgeoisie provinciale mâtinée de théorie du complot juif puisque l'auteur reproduit intégralement le prétendu discours du rabbin Reichhorn (ff. 29-32) ! Il explique aussi dans son épilogue de 1941 pourquoi l'ouvrage n'a pu être édité avant-guerre, le gouvernement de l'époque "composé en majeure partie de Juifs ou enjuivés et Francs-Maçons notoires interdisait toute publication qui pouvait déplaire à la race qui se prétend supérieure, 'le Juif' ". Et il dédie finalement son oeuvre au maréchal Pétain, promoteur d'une "collaboration franche et loyale pour la constitution d'une Europe nouvelle assurant la paix universelle". Documents uniques.
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