Abbrégé de l'art des accouchemens, dans lequel on donne les préceptes nécessaires pour le mettre heureusement en pratique... Nouvelle édition enrichie de figures en taille-douce enluminées.

in-8, veau fauve, dos à nerfs, caissons encadrés d'un double filet doré avec ornements aux angles et fleuron central, tranches rouges, X + 184 pp. Première édition illustrée, bien complète des 26 planches en couleurs gravées par Jean Robert d'après P. Chapparre, ainsi que du portrait-frontispice de l'autrice, "pensionnée et envoyée par le Roy pour enseigner à pratiquer l'art des accouchements dans tout le Royaume". Véritable cheville ouvrière de la politique nataliste de Louis XV, Angélique Marguerite du Coudray (Clermont-Ferrand 1712 - Bordeaux 1794) a contribué à l'accroissement de l'espérance de vie des nouveau-nés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après avoir été maîtresse sage-femme au Châtelet à Paris pendant seize ans, elle retourne en Auvergne en 1754 et commence à donner des cours gratuitement aux femmes en charge d'accouchements en milieu rural. Elle devient ainsi la première sage-femme à enseigner devant public l'« art des accouchements » et elle invente un mannequin grandeur nature approuvé par l'Académie de Chirurgie d'Auvergne en 1758. L'année suivante, elle reçoit de Louis XV un brevet pour éduquer de vraies sages-femmes (en remplacement des matrones accoucheuses formées sur le tas) et faire ouvrir des maternités dans les principales villes de France. Paru pour la première fois en 1759, son Abrégé de l’art des accouchements forme un manuel pratique maintes fois réédité. Cette première édition illustrée est remarquable pour son procédé d'impression en trichromie. Contrecollée au dernier feuillet, une page manuscrite à l'encre présente un "tableau de l'accouchement, divisé en genres, espèces et variétés". Bon exemplaire (infimes rousseurs) en reliure pastiche.