Les Gommes.

in-8, demi-maroquin fauve à coins, dos à quatre nerfs, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (D. Mitterrand), 257 pp.Premier roman d'un ingénieur agronome qui témoigne d'une étonnante maîtrise des procédés narratifs, cette enquête policière ballade le lecteur dans une sorte de labyrinthe textuel dont l'élégance formelle évoque déjà l'atmosphère de Marienbad. Un coup d'essai qui sera couronné par le prix Fénéon et loué par Roland Barthes, l'auteur et son éditeur devenant bientôt les représentants du "Nouveau Roman". Et pourtant lorsque Jérôme Lindon décide de publier Les Gommes, sa maison est au bord de la faillite. Afin de financer l'impression du volume, il doit se résoudre à en vendre les droits au Club français du livre qui l'édite en avant-première pour ses abonnées (avec l'achevé d'imprimer du 25 février 1953). On notera au passage que cela lui permet d'économiser les frais de composition, puisqu'il reprend la maquette et la typographie très particulières de la version club, se contentant juste de changer l'achevé d'imprimer (daté deux jours plus tard, le 27 février 1953). C'est ainsi que cette première édition publique ne peut être considérée stricto sensu comme l'originale !Mais du moins s'agit-il ici de l'un des 50 exemplaires numérotés sur vélin supérieur Téka, seul tirage en grand papier, et plus précisément de l'exemplaire personnel de François Mitterrand, dans une fine reliure signée de son épouse (dos très légèrement décoloré). On y joint une photographie en tirage d'époque (8 x 12 cm) de la fameuse série des écrivains du Nouveau Roman prise par Mario Dondero devant le siège des Éditions de Minuit où apparaissent côte à côte Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor et Claude Simon.Bibliographie des Editions de Minuit, n° 163.